Prothèse partielle du genou

Qu’est ce qu’une prothèse partielle du genou (prothèse unicompartimentale PUC) ?

Les prothèses partielles du genou remplacent la partie abimée du genou, l’arthrose.
On parle de prothèse partielle interne (ou médiale), externe (ou latérale) et fémoropatellaire (articulation entre le fémur et la rotule).

Pourquoi une prothèse partielle du genou (unicompartimentale ou PUC) plutôt qu’une prothèse totale du genou ?

La prothèse partielle ne remplace que le compartiment usé et laisse les ligaments intra articulaires intacts. Elle permet donc d’avoir un genou plus naturel qu’avec une prothèse totale de genou (Willis-Owen, Brust et al. 2009, Felts, Parratte et al. 2010, Kleeblad, van der List et al. 2018, Burn, Sanchez-Santos et al. 2018).
Les patients bénéficiant d’une prothèse partielle du genou sont plus à même d’oublier leur genou et sont donc plus satisfaits (Zuiderbaan, van der List et al. 2017).
A un an de l’intervention, pour les prothèses partielles du genou posées avec l’assistance robotique le taux de patients satisfaits et très satisfaits est de plus de 92% (Pearle, van der List et al. 2017).

Avec l’assistance du robot pour la pose d’une prothèse partielle du genou, l’incision est plus petite et la récupération plus rapide qu’avec une prothèse totale de genou (Kayani, Konan et al. 2018).
A un an de l’intervention, pour les PUC posées avec l’assistance robotique le taux de patients satisfaits et très satisfaits est de plus de 92% (Pearle, van der List et al. 2017).
La durée de vie des prothèses partielles du genou, quand elles sont posées de manière classique, est inférieure à celle des prothèses totales de genou (Kleeblad, van der List et al. 2018).
En revanche avec la chirurgie robotique, cette durée de vie est nettement améliorée (Christ, Pearle et al. 2018).

L'INTERVENTION
  • COMMENT SE DÉROULE L'INTERVENTION ?

    Elle est réalisée au bloc opératoire sous rachi anesthésie (anesthésie localisée aux jambes) ou sous anesthésie générale.

    Une incision est faite à la face antérieure du genou.

    Une fois l’articulation exposée des fiches sont mises dans le fémur et le tibia, elles sont reliées à des capteurs afin de réaliser la navigation. Celle-ci est couplée aux images scanographiques pour obtenir la reconstruction tridimensionnelle de l’articulation du genou. Avec le scanner la taille de la
    prothèse est déjà connue avant l’intervention. Sur l’écran de l’ordinateur apparaissent le genou avec la prothèse en place et les différents paramètres à régler. Avec l’ingénieur MPS présent pour chaque intervention et présent tout le long de l’intervention, le chirurgien règle les différents paramètres
    pour positionner parfaitement la prothèse, l’optimiser et la personnaliser. L’ingénieur MPS entre dans l’ordinateur les réglages donnés par le chirurgien qui reste seul maître du positionnement de la prothèse. Les paramètres sont le valgus fémoral, la rotation fémorale, la hauteur de coupe tibiale, la
    pente tibiale … Ces derniers sont réglés à 0,5 mm et 0,5 degré prés.

    Une fois les réglages validés par le chirurgien ce dernier prend en main le bras robotisé et fait toutes les coupes osseuses avec une extrême précision.

    Ce bras empêche d’abimer les ligaments, les vaisseaux, les nerfs et le cartilage sain du genou (Kayani, Konan et al. 2018). Des implants d’essais sont positionnés. Grâce aux capteurs, le bon fonctionnement du genou est vérifié en temps réel.

    Les implants définitifs sont ensuite placés (impactés ou scellés avec du ciment). Puis le genou est refermé.

    L’intervention dure environ une heure, sans garrot l’hémostase est réalisée pendant l’intervention.
    Le robot permet de mieux positionner les implants définitifs (Bell, Anthony et al. 2016).

  • COMMENT SE DÉROULE LE SÉJOUR EN CLINIQUE ?

    L’hospitalisation se fait le matin même de l’intervention selon le protocole de réhabilitation améliorée pour la chirurgie (RAAC) orthopédique.

    Après l’intervention, vous passez en salle de réveil où une attelle de cryothérapie est placée sur le genou. Le réveil se fait sans douleur, une fois confortable vous pouvez retourner à votre chambre.
    L’après-midi, le kinésithérapeute de la clinique passe pour le premier lever. La marche avec deux béquilles est recommandée, l’appui total est possible et indolore. Le genou plie facilement de 0 à 90°.

    Si une hospitalisation en ambulatoire est programmée et que les critères d’aptitudes à la sortie sont remplis le retour à domicile peut se faire le jour de l’intervention (chirurgie ambulatoire).
    Autrement, la première nuit se fait à la clinique avec un retour à domicile le lendemain après passage du chirurgien.

  • COMMENT SE FAIT LE RETOUR À DOMICILE ET LES RECOMMANDATIONS ?

    Le retour se fait en présence de votre accompagnant avec sa voiture ou bien avec un VSL. Vous êtes capable de monter des escaliers sans difficulté le jour de l’intervention avec une béquille et la rampe ou avec les deux béquilles.
    L’infirmière passe pour refaire les pansements et les injections d’héparines contre les phlébites si elles ont été prescrites.
    Des séances de rééducation à domicile ou d’emblée au cabinet peuvent être réalisées.
    Les béquilles doivent être gardées 15 jours.
    La conduite automobile peut être reprise à partir du 15° jour.

Quel résultat espérer ?

A partir de trois mois le genou est indolore, la marche s’effectue sans canne et sans restriction du périmètre de marche.
Un travail sédentaire peut être repris à partir de un mois, un mois et demi. Un travail physique nécessite 4 à 6 mois de convalescence.
Les activités sportives peuvent être reprises à partir du 6° mois.
Le résultat peut mettre un an à s’installer, cela dépend de l’état de votre genou et surtout des muscles et tendons qui l’entourent. De même, votre état général joue un rôle important dans la vitesse de récupération et la qualité du résultat final.
La prothèse partielle du genou est celle qui permet le plus souvent d’avoir un genou dit « oublié » (Zuiderbaan, van der List et al. 2017).

Quelle est la durée de vie d’une PUC ?

Le taux de survie des prothèses partielles du genou posées sans l’assistance du robot est de 80% à 10 ans (Niinimaki, Eskelinen et al. 2014) ce qui est nettement inférieur à celui des prothèses totales de genou qui est de 93,3%.
L’assistance du robot permet de mieux positionner les implants (Bell, Anthony et al. 2016) et améliore la survie des prothèses partielles du genou (Kleeblad, Borus et al. 2018).
Ainsi on peut espérer que la durée de vie d’une prothèse partielle du genou posée avec l’assistance du robot chirurgical soit la même qu’une prothèse totale, c’est-à-dire 15 à 20 ans.